Le pro­gramme de Macron pour l’École : en finir avec le sta­tut des ensei­gnants pour pré­pa­rer la privatisation

23 Fév, 2022Com­mu­ni­qué, Défense du sta­tut, Diplômes-qua­li­fi­ca­tions

Des proches du pré­sident ont lais­sé fui­ter dans les médias les mesures qu’envisage de prendre Macron, s’il est élu en 2022 : fusion du minis­tère de l’Éducation natio­nale, de la Jeu­nesse et des Sports avec ceux de la Culture et de l’Enseignement supé­rieur et de la Recherche, sup­pres­sion du CAPES, « fin du recru­te­ment à vie » dans l’Éducation natio­nale. Les équipes de Macron lâchent cette bombe un mois après la grève mas­sive du 13 jan­vier et au moment où les per­son­nels se mobi­lisent dans les dépar­te­ments face aux sup­pres­sions de postes et de classes pré­vues pour la rentrée.

Un res­pon­sable natio­nal de l’UNSA rela­ti­vise : « cela res­semble à une fake news ». Pour­tant, aucun démen­ti n’a été appor­té par l’Élysée. Et pour cause, la poli­tique menée depuis 5 ans a démon­tré que le « can­di­dat » Macron sert d’autres inté­rêts que celui de l’École publique et de ses personnels.

Des mesures des­ti­nées à par­ache­ver les réformes mises en œuvre par Blanquer

Depuis 2021, le concours pour deve­nir pro­fes­seur est repous­sé d’un an, à la fin de la deuxième année de Mas­ter. Comme la Loi de Trans­for­ma­tion de la Fonc­tion publique, la réforme Blan­quer répond à la logique gou­ver­ne­men­tale qui consiste à réduire le nombre de fonc­tion­naires. Elle atteint cet objec­tif puisque les Mas­ters deuxième année ne seront plus pro­fes­seurs fonc­tion­naires, mais étu­diants en alter­nance. Ce déca­lage d’un an repré­sente envi­ron 9 000 fonc­tion­naires de moins et donc de sub­stan­tielles éco­no­mies à la clé. Des étu­diants qui se des­tinent à l’enseignement sont envoyés seuls et sans for­ma­tion dans des classes pour y ensei­gner 8h par semaine, pour un salaire déri­soire de 865 euros brut par mois…

Blan­quer a pri­vi­lé­gié le recru­te­ment contrac­tuel tout au long du quinquennat

La baisse du nombre de postes aux concours, la pré­ca­ri­sa­tion gran­dis­sante et les contre-réformes (en par­ti­cu­lier la mas­te­ri­sa­tion des concours) ont décou­ra­gé des mil­liers de can­di­dats. En outre, les sup­pres­sions de postes ont conduit à des fer­me­tures de classes en cas­cades, à l’explosion des effec­tifs par classe et à un manque criant de rem­pla­çants. Face à cette pénu­rie qui s’est exa­cer­bée pen­dant la crise sani­taire, Blan­quer, plu­tôt que de créer des postes sta­tu­taires, a eu recours à des contrac­tuels, moins chers et cor­véables à mer­ci. Et il a refu­sé de répondre aux reven­di­ca­tions des AESH mobi­li­sées pour un vrai sta­tut et un vrai salaire…

Contrac­tua­li­ser, pour pré­pa­rer la pri­va­ti­sa­tion de l’École

La fin des concours ouvri­rait la voie au recru­te­ment local, dans la logique de l’expérimentation mar­seillaise et des pro­po­si­tions du « Gre­nelle » de Blan­quer. Celles-ci pré­voient de ren­for­cer l’autonomie des écoles et des éta­blis­se­ments. Recru­tés en comme contrac­tuels direc­te­ment par les chefs d’établissement ou les direc­teurs, les per­son­nels seraient sou­mis à toutes les pres­sions locales, poli­tiques et économiques.

La des­truc­tion du cadre natio­nal de l’École a consti­tué un pre­mier front pour Macron et ses pré­dé­ces­seurs. Les réformes du bac­ca­lau­réat et du lycée, la réforme du col­lège et les pro­jets édu­ca­tifs de ter­ri­toire ont ren­for­cé l’autonomie des éta­blis­se­ments, les pla­çant en concur­rence directe avec le privé.

Sup­pri­mer les concours signi­fie­rait la fin du recru­te­ment sta­tu­taire. La fin des sta­tuts natio­naux, qui garan­tissent l’indépendance des per­son­nels, signi­fie­rait la fin de l’École publique et laïque.
Macron envi­sage d’ailleurs de fusion­ner l’Éducation natio­nale avec le minis­tère de l’Enseignement supé­rieur et celui de la Culture, où les logiques de ter­ri­to­ria­li­sa­tion, de désen­ga­ge­ment de l’État et, fina­le­ment, de pri­va­ti­sa­tion ont éga­le­ment été enga­gées depuis des années. Après la fusion avec le minis­tère de la Jeu­nesse et des Sports, c’est l’existence même de tous les sta­tuts par­ti­cu­liers qui est en jeu.

Face à ce bas­cu­le­ment, la FNEC FP-FO reste plus que jamais aux côtés des per­son­nels qui ont fait grève le 13 jan­vier contre le chaos pro­vo­qué par les mesures Macron-Blan­quer. Cette grève a impo­sé un recul par­tiel au gou­ver­ne­ment qui a été contraint de recru­ter la tota­li­té des listes com­plé­men­taires dans le 1er degré.

Une brèche a été ouverte, on peut les faire reculer !

La FNEC FP-FO sou­tient toutes les mobi­li­sa­tions en cours contre les sup­pres­sions de postes et de classes, pour un recru­te­ment mas­sif de per­son­nels sous sta­tut, pour de véri­tables aug­men­ta­tions de salaire, pour l’arrêt des contre-réformes qui mettent à mal les sta­tuts et les condi­tions de tra­vail, pour le réta­blis­se­ment du Bac­ca­lau­réat avec ses épreuves ter­mi­nales et nationales.

Mon­treuil, le 23 février 2022

Blo­quons le bud­get de guerre Macron-Bayrou !

Attaques contre les jours fériés, les congés payés, les arrêts mala­die, le rem­bour­se­ment de soins, l’assurance chô­mage, le pou­voir d’achat des fonc­tion­naires (gel du point d’indice) et des retrai­tés (gel des pen­sions, aug­men­ta­tion de la CSG…), sup­pres­sions de…

STOP ! Abro­ga­tion de Par­cour­sup ! Abro­ga­tion du SNU ! Non à l’embrigadement !

103 000 can­di­dats sans affec­ta­tion dans l’enseignement supé­rieur le 10 juillet (dont 50 826 lycéens, 34 826 étu­diants et 17 930 can­di­dats sco­la­ri­sés à l’étranger), soit 18 000 de plus qu’en juillet 2024, c’est le bilan de la prin­ci­pale phase d’admission sur…

Non aux 44 mil­liards d’é­co­no­mies ! À bas le bud­get de guerre Macron-Bayrou !

Mar­di 15 juillet, le Pre­mier ministre Bay­rou a fait ses annonces pour le pro­jet de bud­get 2026. C’est une décla­ra­tion de guerre contre l’ensemble des sala­riés, des chô­meurs et des retrai­tés. 43,8 mil­liards d’euros : une sai­gnée d’une bru­ta­li­té inouïe Parmi…

Grève mas­sive le 26 juin à l’AFPA : le gou­ver­ne­ment doit répondre !

Le 26 juin, à l’appel de l’intersyndicale, les deux tiers des sala­riés de l’AFPA se sont mas­si­ve­ment mobi­li­sés en se met­tant en grève. Des cen­taines ont mani­fes­té sous les fenêtres du minis­tère, expri­mant avec force leur refus caté­go­rique de voir l’AFPA…

La FNEC FP-FO ne par­ti­ci­pe­ra pas à la Conven­tion citoyenne sur les temps de l’enfant

La FNEC FP-FO a reçu une invi­ta­tion du pré­sident du Conseil éco­no­mique, social et envi­ron­ne­men­tal (CESE) à par­ti­ci­per le 1er juillet au forum mul­ti­par­tite de la Conven­tion citoyenne sur les temps de l’enfant ini­tiée par le pré­sident Macron. Il s’agit de…

Cour­rier à la ministre : Cani­cule et res­pon­sa­bi­li­té de l’État employeur

Madame la Ministre, Depuis deux semaines, des syn­di­cats et notre fédé­ra­tion s’adressent aux Direc­teurs aca­dé­miques et aux Pré­fets au sujet des tem­pé­ra­tures attei­gnant déjà ou dépas­sant les 35 degrés dans les locaux sco­laires. La semaine pas­sée, plusieurs…

Ensei­gnante sanc­tion­née pour une minute de silence pour les vic­times palestiniennes

Madame la ministre, Depuis 20 mois les per­son­nels de l’Éducation natio­nale et nos élèves sont hor­ri­fiés par le géno­cide en cours à Gaza per­pé­tré par le gou­ver­ne­ment israé­lien de M. Neta­nya­hu, par les mas­sacres, par les bom­bar­de­ments, par la des­truc­tion des…

Halte aux rafles de migrants !

Ces mer­cre­di 18 et jeu­di 19 juin, au nom de la « lutte contre l’immigration irré­gu­lière et clan­des­tine », le ministre de l’Intérieur, Bru­no Retailleau, a ordon­né une vaste opé­ra­tion natio­nale de contrôle des « étran­gers en situa­tion irré­gu­lière » (ESI) dans…

Des cen­taines au minis­tère le 17 juin : Zéro sanc­tion pour la col­lègue de Sens ! Arrêt du géno­cide à Gaza !

Inter­ven­tion de la FNEC FP-FO : Le monde entier est sai­si d’angoisse face à l’escalade guer­rière au Moyen-Orient et au risque d’embrasement géné­ra­li­sé, suite à la déci­sion du gou­ver­ne­ment israé­lien de bom­bar­der l’Iran. En France, les mani­fes­ta­tions en soutien…

Mobi­li­sa­tions dans les vies sco­laires, les éta­blis­se­ments et les écoles : Assez du chaos ! La ministre doit répondre !

Mar­di 10 juin, alors que notre col­lègue assis­tante d’éducation à Nogent, Méla­nie Gra­pi­net, venait de décé­der, poi­gnar­dée par un élève lors d’une fouille de sacs orga­ni­sée par les gen­darmes aux abords du col­lège Fran­çoise Dol­to, la ministre Éli­sa­beth Borne a…