Compte ren­du de l’audience inter­syn­di­cale au sujet de la situa­tion à Mayotte

19 Déc, 2024Compte-ren­du audiences

Le minis­tère a réuni hier mer­cre­di 18 décembre les orga­ni­sa­tions syn­di­cales au sujet de la situa­tion à Mayotte. Après une brève pré­sen­ta­tion de la situa­tion par le minis­tère qui a notam­ment insis­té sur la ren­trée à Mayotte avec la néces­si­té de ren­for­cer les équipes, d’acheminer du maté­riel modu­laire, de sécu­ri­ser les éta­blis­se­ments, les orga­ni­sa­tions syn­di­cales ont pris la parole.

Un cama­rade de la FNEC FP-FO de Mayotte est inter­ve­nu pour décrire la situation :

« Je suis Prin­ci­pal du col­lège Baka­ri KUSU Dzou­mo­gné BANDRABOUA, dans l’Académie de Mayotte. Je suis actuel­le­ment en métro­pole car ce sont les vacances à Mayotte. J’ai une grosse pen­sée pour la popu­la­tion de Mayotte mais aus­si pour tous les col­lègues de l’E­du­ca­tion Natio­nale en ces temps très dif­fi­ciles. Cet évè­ne­ment était pré­vi­sible, annon­cé mais “impré­pa­ré”. La ques­tion se pose de savoir si l’E­tat a failli à Mayotte.

Mayotte ne se limite pas à Mamoud­zou. La situa­tion du bidon­ville de Kawé­ni (Mamoud­zou) est dra­ma­tique mais il existe d’autres endroits où de nom­breux ban­gas (habi­ta­tions pré­caires) sont ins­tal­lés sur l’île à Koun­gou, Ban­dra­boua, Dem­bé­ni, Mtsam­bo­ro, Com­ba­ni, Kani Kéli … Je vis un grand déca­lage entre ce que j’en­tends ici en métro­pole dans les médias et les remon­tées de ter­rain que j’ai tous les jours de mes col­lègues chefs d’é­ta­blis­se­ment et des ensei­gnants de mon collège.

Le dis­cours tenu par l’ARS sur l’ab­sence pour l’heure de risques d’é­pi­dé­mies est sur­pre­nant : sont-ils mon­tés sur les hau­teurs de Lon­go­ni, de Kwa­lé, de Dzou­mo­gné, de Kawé­ni … pour consta­ter l’hor­reur sur place des condi­tions de vie des popu­la­tions éloi­gnées de tout. Ils sont pour l’ins­tant aban­don­nés à leur sort et dans les éta­blis­se­ments qui accueillent la popu­la­tion les condi­tions d’hy­giène et de sécu­ri­té sont déplo­rables. La peur est ins­tal­lée. Les pillages conti­nuent. A l’heure actuelle, mon loge­ment de fonc­tion a été van­da­li­sé et une grande par­tie de mes effets per­son­nels ont été volés.

L’ur­gence n’est donc pas la ren­trée sco­laire. Elle se fera, mais pas main­te­nant alors que des éta­blis­se­ments à Mamoud­zou, Kawé­nii, Sada, Chi­co­ni et bien d’autres sont très for­te­ment impac­tés voire rasés. L’ur­gence, c’est la sécu­ri­té sur le ter­ri­toire, l’eau, l’élec­tri­ci­té, la nour­ri­ture, les com­mu­ni­ca­tions ter­restre aérienne et mari­times (barges) et les télécommunications.

Per­mettre aux gens qui ont peur et veulent se mettre à l’abri de par­tir de Mayotte doit être une prio­ri­té. Tout comme de per­mettre à ceux qui veulent retour­ner auprès des leurs à Mayotte. »

La FNEC FP-FO a ensuite rap­pe­lé que l’ampleur de la catas­trophe qui vient de frap­per le 101e dépar­te­ment, le plus pauvre de France avec 77 % des 320 000 habi­tants vivant sous le seuil de pau­vre­té, et un tiers d’entre eux habi­tant des bidon­villes, est pour une large part la consé­quence de la « faillite géné­ra­li­sée des admi­nis­tra­tions publiques, notam­ment de l’État », révé­lées par un rap­port rédi­gé en jan­vier 2022 par l’inspection géné­rale de six minis­tères (Inté­rieur, Jus­tice, Affaires sociales, Finances, Édu­ca­tion natio­nale et Affaires étrangères).

L’Etat, res­pon­sable de cette situa­tion, doit donc main­te­nant répondre et agir. La FNEC FP-FO a posé des ques­tions et effec­tué des demandes précises :

  • Com­bien d’agents sont morts ? Com­bien ont été bles­sés ? Com­bien ont été impac­tés par des pertes humaines dans leur entou­rage ou d’importants dégâts maté­riels comme la perte de leur maison ?
  • Qu’est-il pré­vu pour répondre aux agents qui demandent à par­tir de Mayotte ? A ceux qui veulent y retourner ?
  • Quel fonds d’urgence va-t-il être déblo­qué pour les per­son­nels qui vont devoir faire face à des dépenses excep­tion­nelles compte tenu de la situa­tion ? Les per­son­nels qui ont per­du leur loge­ment pour­ront-ils être relo­gés ? Quand ? Où ?
  • Qu’est-il pré­vu pour ache­mi­ner l’eau, la nour­ri­ture, pré­ve­nir les épi­dé­mies, les émeutes ?
  • Qu’est-il pré­vu pour qu’il y ait plus de per­son­nels soi­gnants, de per­son­nels de sécu­ri­té civile, de cel­lule de crise (psy­cho­logue par exemple), plus d’équipements médi­caux quand les per­son­nels nous indiquent que le CHU à Mayotte est lar­ge­ment sous-équipé.
  • La popu­la­tion est accueillie dans les éta­blis­se­ments en par­ti­cu­lier col­lèges et lycées. Pour cela, il faut du per­son­nel pour la prendre en Nous deman­dons qu’il n’y ait aucune pres­sion sur quel que per­son­nel que ce soit pour impo­ser une astreinte ou une réqui­si­tion. Les per­son­nels peuvent être eux-mêmes impac­tés. Le strict volon­ta­riat doit être respecté.
  • Allez-vous inté­grer que, dans la situa­tion, la prio­ri­té n’est pas à la ren­trée ou à la « conti­nui­té pédagogique » ?
  • La liai­son entre Petite Terre (où il y a l’aéroport) et Grande Terre (où il y a Mamoud­zou notam­ment) est-elle rétablie ?
  • De nom­breuses familles de Mayotte ont rejoint La Réunion. Quels moyens sont-ils pré­vus pour per­mettre d’accueillir ces per­sonnes, en par­ti­cu­lier les élèves qui retour­ne­ront à l’école ? La réponse des auto­ri­tés locales à la Réunion qui invitent les direc­teurs et chefs d’établissement à ne pas ins­crire ces élèves est pro­blé­ma­tique. Des moyens doivent être dégagés.

L’administration n’a presque pas répon­du à nos ques­tions. Pire, elle ne nous sem­blait par­fois ne pas être au bon niveau d’information. Par­mi les quelques réponses :

  • Il n’y a pas pour le moment de réou­ver­ture des vols com­mer­ciaux donc la popu­la­tion ne peut pas partir ;
  • Il y a une mon­tée en puis­sance du pont aérien pour déli­vrer du matériel ;
  • Sur les 5 barges qui relient Petite Terre et Grande Terre, 3 fonctionnent ;
  • L’usine de désa­li­ni­sa­tion de l’eau fonc­tionne mais il y a des pro­blèmes dans le réseau d’approvisionnement donc il n’y a pas d’eau à beau­coup d’endroits ;
  • 5000 per­sonnes sont logées dans les établissements ;
  • 2 col­lèges se sont effon­drés, à cause de l’humidité ;
  • De l’hébergement col­lec­tif est ins­tal­lé dans les établissements

L’administration a recon­nu que ces réponses étaient insuf­fi­santes et com­mu­ni­que­ra par écrit aux orga­ni­sa­tions syn­di­cales régu­liè­re­ment pour répondre aux questions.

La FNEC FP-FO consi­dère éga­le­ment que ces non-réponses sont inac­cep­tables. Elle sai­sit d’ores et déjà le minis­tère pour que le fonds excep­tion­nel d’action sociale soit déblo­qué pour ver­ser dès main­te­nant une aide finan­cière à tous les per­son­nels et leur per­mettre de faire face à la situa­tion. Elle demande que cette aide soit lar­ge­ment réabon­dée à hau­teur des besoins.

La FNEC FP-FO refuse la non-réponse sur la ques­tion de la mobi­li­té. Les agents doivent pou­voir quit­ter l’ile avec leur famille pour se pro­té­ger s’ils le souhaitent.

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