Pro­tec­tion sociale com­plé­men­taire : la FNEC FP-FO ne signe­ra pas le pro­to­cole d’accord

23 Jan, 2024Com­mu­ni­qué

L’an der­nier, le volet san­té de la pro­tec­tion sociale com­plé­men­taire (PSC), après des mois de dis­cus­sions, a fait l’ob­jet d’un pro­to­cole d’ac­cord approu­vé par toutes les fédé­ra­tions de fonc­tion­naires, dont la FGF-FO. Ce pro­to­cole d’ac­cord a été fixé par le décret 2022–633 du 22 avril 2022. Mais l’encre était à peine sèche que la cir­cu­laire du 29 juillet 2022 limi­tait les négo­cia­tions de chaque minis­tère aux seules options.

Rap­pe­lons-le, la FNEC FP-FO s’est oppo­sée depuis le début à cette pro­tec­tion sociale com­plé­men­taire, car non seule­ment bon nombre des agents actifs et l’ensemble des retrai­tés de la Fonc­tion publique vont payer plus cher pour des garan­ties qui seraient d’un niveau à peu près équi­valent, mais ces pro­to­coles, décret et cir­cu­laire portent en eux le germe de la des­truc­tion de la sécu­ri­té sociale, du prin­cipe de soli­da­ri­té inter­gé­né­ra­tion­nelle ain­si que des mutuelles tra­di­tion­nelles construites par et pour les sala­riés depuis des décennies.

La FNEC FP-FO a par­ti­ci­pé, du moins au début, aux dis­cus­sions orga­ni­sées par le minis­tère de l’É­du­ca­tion natio­nale. Fidèle au man­dat don­né par les adhé­rents lors de ses congrès, et dans un contexte où seul Force ouvrière était contre la mise en place de la PSC, la FNEC FP-FO est inter­ve­nue pour que les agents actifs et les retrai­tés y perdent le moins pos­sible financièrement.

Face au simu­lacre de négo­cia­tion, la FNEC FP-FO a déci­dé de ne plus par­ti­ci­per aux dis­cus­sions, de ne pas signer l’ac­cord de méthode et ne sera pas signa­taire du pro­to­cole d’ac­cord, dont la signa­ture est pré­vue ce 25 jan­vier 2024. Pourquoi ?

Le volet san­té : remise en cause des prin­cipes fon­da­teurs de la Sécu­ri­té Sociale de 1945

C’est un régime de san­té com­plé­men­taire col­lec­tif et obli­ga­toire qui est mis en place, avec un socle basé sur une coti­sa­tion d’équilibre à déter­mi­ner dont l’employeur pren­dra en charge pour les actifs 50% du mon­tant. Il pré­voit des méca­nismes de soli­da­ri­tés envers les retrai­tés et d’accompagnement social.

Mal­gré la par­ti­ci­pa­tion de l’employeur, et même si le panier de soin, l’ensemble des pres­ta­tions et rem­bour­se­ments com­plé­men­taires pré­vus cor­res­pondent à un niveau cor­rect de cou­ver­ture, il n’en reste pas moins que ce ne sera pas une cou­ver­ture à 100% puisque 2 ou 3 options seront pro­po­sées. L’employeur pren­dra en charge un for­fait de 5 euros maxi­mum dans le cadre des options pour les agents actifs.

Par ailleurs, les méca­nismes de cal­cul de la coti­sa­tion et des méca­nismes de soli­da­ri­tés sont fixes et rompent avec le prin­cipe his­to­rique de la sécu­ri­té sociale, et même mutua­liste, qui veut que cha­cun contri­bue au sys­tème de san­té selon ses moyens et en béné­fi­cie selon ses besoins. Avec ce régime, ce sont les plus pré­caires, comme les AESH, les AED…, qui paie­ront pro­por­tion­nel­le­ment le plus et seront les grands per­dants contrai­re­ment à ce qui se pra­tique actuel­le­ment dans la plu­part des mutuelles de fonctionnaires.

Le volet pré­voyance : les agents publics devront s’assurer indi­vi­duel­le­ment au prix fort

L’autre rup­ture impor­tante de ce nou­veau régime com­plé­men­taire repose sur le décou­plage santé/prévoyance. La FGF-FO n’a pas signé l’accord inter­mi­nis­té­riel 20 octobre 2023 sur la pré­voyance, contrai­re­ment aux autres orga­ni­sa­tions syn­di­cales. Les évo­lu­tions sta­tu­taires, mal­gré quelques avan­cées, res­tent insuf­fi­santes, voire dan­ge­reuses, en l’absence de garan­ties sur la fin de la retraite pour inva­li­di­té et le licen­cie­ment pour inap­ti­tude par exemple.

Pour les garan­ties com­plé­men­taires, à ce jour, beau­coup d’agents béné­fi­cient d’une cou­ver­ture com­plé­men­taire en pré­voyance avec leur mutuelle. Avec le décou­plage, elle fera l’objet d’une coti­sa­tion sup­plé­men­taire option­nelle. Même si l’employeur par­ti­ci­pe­ra à hau­teur de 7 euros pour les actifs, ce sont tou­jours les plus pré­caires qui pei­ne­ront à finan­cer leur com­plé­men­taire en prévoyance.

Les retrai­tés paie­ront plus cher

Si les plus pré­caires ont beau­coup à perdre dans ce nou­veau régime, le trai­te­ment réser­vé aux retrai­tés est un scan­dale pour la FNEC FP-FO.

Leur coti­sa­tion s’élèvera à 175% de la coti­sa­tion d’équilibre, avec une aug­men­ta­tion pro­gres­sive pen­dant 5 ans pour les néo-retrai­tés, qui ver­ront tout de même leur coti­sa­tion dou­bler dès la pre­mière année. Ils ne béné­fi­cie­ront d’aucune par­ti­ci­pa­tion de l’employeur. Leurs besoins en san­té les obli­ge­ront cer­tai­ne­ment à prendre des options.

Pour la pré­voyance, la ques­tion des obsèques et de l’autonomie sera réglée par une autre option.

D’après nos cal­culs, pour la plu­part des retrai­tés qui déci­de­raient de res­ter dans le régime, le nou­veau régime se sol­de­rait par une aug­men­ta­tion par rap­port à une coti­sa­tion actuelle, jus­qu’à 60 euros de plus),

Pire, la com­mis­sion pari­taire, char­gée du pilo­tage du sys­tème, pour­rait être ame­née à modi­fier les pla­fonds de coti­sa­tion des retrai­tés en fonc­tion des résul­tats. Il n’y a donc aucune garan­tie que 175% reste un maximum.

Le pro­blème est que, même ceux qui béné­fi­cient aujourd’hui d’un contrat par­ti­cu­lier avec une coti­sa­tion peu éle­vée, seront à n’en pas dou­ter vic­times de cet aban­don, voire cette mar­chan­di­sa­tion des valeurs mutua­listes par le tru­che­ment du contrat collectif.

La FNEC FP-FO ne signe­ra pas l’accord PSC

Dans un contexte de limi­ta­tion des dépenses, d’augmentation des dérem­bour­se­ments, et des 74 mil­liards d’euros d’exonérations de coti­sa­tions patro­nales, la FNEC FP-FO ne signe­ra pas l’accord concer­nant la pro­tec­tion sociale com­plé­men­taire. Parce qu’il repré­sente une attaque contre notre sys­tème de sécu­ri­té sociale. Parce que, contrai­re­ment à ce qu’avancent cer­tains, il n’est pas un pre­mier pas vers un 100% san­té, mais un sys­tème favo­ri­sant ceux qui gagnent le plus au détri­ment de la soli­da­ri­té, parce qu’il acte la rup­ture de trai­te­ment entre sala­riés et retraités.

FO défend une sécu­ri­té sociale plei­ne­ment opé­ra­tion­nelle, basée sur le salaire dif­fé­ré, dotée d’un finan­ce­ment suf­fi­sant pour prendre en charge l’ensemble des soins de la popu­la­tion. Faire repo­ser sur l’employeur et les agents une par­tie de la cou­ver­ture san­té pri­vi­lé­gie un sys­tème assu­ran­tiel ten­dant vers la pri­va­ti­sa­tion de la Sécu­ri­té sociale.

Libé­ra­tion immé­diate des syn­di­ca­listes camerounais !

La FNEC FP-FO élève la plus vive pro­tes­ta­tion contre l’arrestation du secré­taire géné­ral du COREC (Col­lec­tif des Orga­ni­sa­tions des Ensei­gnants du Came­roun), Roland ASSOAH ETOGA, et de la tré­so­rière du syn­di­cat du SNAES (Syn­di­cat Natio­nal Auto­nome des…

Rétro­ac­ti­vi­té de la prime REP / REP+ : le Ministre confirme la rédac­tion d’un décret décli­nant la déci­sion du Conseil d’Etat

La FNEC FP-FO a été reçue hier en bila­té­rale par le nou­veau Ministre de l’Education Natio­nale, Edouard Gef­fray. Elle est inter­ve­nue notam­ment sur la déci­sion récente du Conseil d’Etat actant la recon­nais­sance depuis 2015 du ver­se­ment de la prime REP/REP+ à…

For­ma­tion des ensei­gnants : une catas­trophe… organisée !

Der­nier ava­tar d’une « mas­te­ri­sa­tion » qui a détour­né les étu­diants des concours d’enseignement, la réforme de la for­ma­tion des ensei­gnants et des concours a été pas­sée en force au prin­temps 2025 par Éli­sa­beth Borne, avec une copie stric­te­ment iden­tique à…

Sus­pen­sion de l’affiliation PSC dans l’Enseignement Supé­rieur et la Recherche : il est encore temps de dénon­cer l’accord !

La FNEC FP-FO a appris que l’affiliation à la PSC pour le péri­mètre MESR serait sus­pen­due jusqu’à décembre 2026 poten­tiel­le­ment. Les rai­sons invo­quées sont bud­gé­taires, son finan­ce­ment ne serait pas com­pen­sé dans le cadre du PLF 2026 et incom­be­rait dès lors…

4000 mili­tants à la confé­rence contre la guerre à Paris le 5 octobre

Mal­gré l’accord de ces­sez-le-feu conclu le 10 octobre der­nier, les mas­sacres per­pé­trés par l’armée israé­lienne se pour­suivent à Gaza. Dans la seule jour­née du dimanche 19 octobre, l’armée de Neta­nya­hou a vio­lem­ment bom­bar­dé l’enclave cau­sant la mort de…

Gaza : les mas­sacres doivent s’arrêter ! Un véri­table ces­­sez-le-feu doit être mis en place et respecté !

Mal­gré l’accord de ces­sez-le-feu conclu le 10 octobre der­nier, les mas­sacres per­pé­trés par l’armée israé­lienne se pour­suivent à Gaza. Dans la seule jour­née du dimanche 19 octobre, l’armée de Neta­nya­hou a vio­lem­ment bom­bar­dé l’enclave cau­sant la mort de…

Bud­get Macron-Lecor­­nu-Gef­­fray : des mil­liers de postes sup­pri­més dans l’Éducation nationale !

Dans le cadre du bud­get 2026, 5 400 emplois sup­plé­men­taires sont annon­cés dans l’Éducation natio­nale. Der­rière cette annonce trom­peuse, le gou­ver­ne­ment Macron-Lecor­nu-Gef­fray se pré­pare en fait à sup­pri­mer des mil­liers de postes dans l’Éducation natio­nale. En…

Baisse de l’indemnisation des arrêts mala­die : des dizaines, voire des cen­taines d’euros en moins à par­tir de la paye d’octobre : véri­table provocation !

Suite au bud­get Bar­nier dégra­dé par le bud­get Bay­rou, tout agent en Congé Mala­die Ordi­naire (CMO) perd 10% de sa rému­né­ra­tion depuis le 1er mars 2025. En plus du jour de carence qui sanc­tionne injus­te­ment les arrêts mala­die depuis 2018, la ponc­tion de 10%…

Une seule issue : satis­fac­tion des revendications !

Le gou­ver­ne­ment Lecor­nu est tom­bé. Après celui de Bay­rou, après celui de Bar­nier… Tous incar­naient la volon­té du pré­sident Macron de pour­suivre des poli­tiques reje­tées par tous. Les mêmes causes pro­duisent les mêmes effets. Les mêmes causes : c’est Macron et…

Pro­tec­tion sociale com­plé­men­taire : L’affiliation obli­ga­toire com­mence en octobre

À la veille de la publi­ca­tion du mar­ché de la pré­voyance, les opé­ra­tions d’affiliation à la pro­tec­tion sociale com­plé­men­taire de l’employeur vont débu­ter à comp­ter du 8 octobre pro­chain pour une entrée en vigueur au 1er mai 2026. Dès le début, la FNEC FP-FO a…