Ni vidéo, ni médaille, la recon­nais­sance doit être concrète

25 Mai, 2020SNFOASEN

Les méde­cins, infir­miers-ières, les assis­tants-es sociaux, n’ont pas déserté :

  • ni avant le confi­ne­ment : à côté de leurs mis­sions habi­tuelles, les per­son­nels de san­té ont com­men­cé à dif­fu­ser les mes­sages de pré­ven­tion par rap­port au Covid
  • ni pen­dant le confi­ne­ment : où ils ont gar­dé, cha­cun avec leur spé­ci­fi­ci­té, les liens avec les éta­blis­se­ments sco­laires, les familles, les élèves, les par­te­naires, dans leur cadre de leurs missions
  • ni dans le temps du décon­fi­ne­ment : mal­gré les condi­tions de retour des élèves impo­sées par le minis­tère (pro­to­cole, absence de dépis­tage…) qui rendent l’exercice de nos mis­sions res­pec­tives très dif­fi­cile, com­plexe voire impossible.

Le minis­tère a sem­blé les oublier…aucun cadrage, aucune consigne, pen­dant 2 mois…

Et puis, comme retrou­vant la mémoire, notre ministre, Mr Blan­quer, s’est adres­sé récem­ment aux per­son­nels médi­co sociaux par vidéo, leur tres­sant des cou­ronnes et pro­met­tant des médailles et nous devrions nous en contenter ?

Il y a quelques mois, il était ques­tion d’un trans­fert des méde­cins et infir­miers sco­laires aux col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­riales et aujourd’hui, ils sont indis­pen­sables à la nation et les chefs d’établissements et direc­teurs d’é­coles doivent s’ap­puyer sur leurs com­pé­tences et expertise.

Où est la cohérence ?

Qu’at­tendent vrai­ment les per­son­nels de leur ministre ?

  • Des moyens de pro­tec­tion : or ces masques, qui ont tar­dé à arrive, en tis­su, dont nous savons qu’ils sont inef­fi­caces si la dis­tan­cia­tion sociale n’est pas pos­sible. D’ailleurs ils portent l’ins­crip­tion ” non indi­qués pour les per­son­nels soi­gnants” : nous soi­gnants, tra­vailleurs sociaux, de par nos fonc­tions, comme nos col­lègues ensei­gnants du pre­mier degré, nous ne pour­rons obser­ver cette dis­tan­cia­tion et pour­tant notre employeur ne nous pro­cure aucun maté­riel de pro­tec­tion adap­té !!! Nous récla­mons des masques FFP2 (les seuls recon­nus par le Code du Tra­vail)) pour tous, et des blouses, sur blouses, char­lottes, gants pour les ..
  • Des tests séro­lo­giques comme les autres soignants
  • Un cadrage natio­nal (les fiches de la DGRH pré­ci­sant ce qui est atten­du des per­son­nels psy­cho- san­té et sociaux sont parues le 7 et 14 Mai, quelques jours avant l’ou­ver­ture des écoles et des col­lèges !!) or nous sont impo­sés des pro­to­coles locaux. À chaque éta­blis­se­ment ses règles, son orga­ni­sa­tion. C’est la ter­ri­to­ria­li­sa­tion et dis­lo­ca­tion de notre sta­tut et de nos Pire, le ministre vou­drait que les per­son­nels de san­té soient garants de la sécu­ri­té d’un éta­blis­se­ment. Pour cela, il existe des com­mis­sions de sécu­ri­té. Les per­son­nels de san­té ne peuvent pas et ne doivent pas garan­tir ou don­ner l’im­pres­sion qu’un enfant ou un per­son­nel est plus en sécu­ri­té dans un éta­blis­se­ment sco­laire que chez lui. Ils ne doivent pas ser­vir d’a­li­bi au gou­ver­ne­ment pour se dédoua­ner de ses responsabilités.
  • Une véri­table poli­tique de san­té publique, au sens de l’OMS avec des créa­tions de postes : cela néces­site de réta­blir tous les postes sup­pri­més dans les RASED, les ser­vices sociaux, de créer mas­si­ve­ment des postes dans le 1er degré pour un véri­table ser­vice social dans le 1er degré, de consa­crer des postes médi­co sociaux à temps plein dans tous les éta­blis­se­ments REP et REP+, de créer des postes de méde­cins et d’infirmier-res.

Au regard des effets de la crise sani­taire qui s’observent d’ores et déjà (aug­men­ta­tion de la pré­ca­ri­té, chô­mage, sous- ali­men­ta­tion des enfants…) la pré­sence forte de ces per­son­nels devient encore plus indispensable

  • Une reva­lo­ri­sa­tion des car­rières et le déblo­cage du point d’in­dice. Pour péren­ni­ser ses per­son­nels et recru­ter, le Minis­tère doit reva­lo­ri­ser les car­rières au risque sinon de voir les ser­vices s’é­teindre par eux-mêmes comme c’est le cas pour la méde­cine sco­laire. Il faut titu­la­ri­ser urgem­ment les contrac­tuels dont le trai­te­ment et l’ab­sence d’IFSE les pré­ca­rise grandement.

Une recon­nais­sance en mala­die pro­fes­sion­nelle de toutes, tous, en par­ti­cu­lier les per­son­nels conta­mi­nés quand ils sont allés aider en appui !!

  • Le retrait de l’or­don­nance sur les congés

Mon­treuil, le 25 mai 2020