Mul­ti­pli­ca­tion des attaques contre l’École publique, l’Université et leurs personnels

25 Mai, 2020Défense du statut

Chaque jour qui passe met un peu plus en évi­dence que la crise du Covid-19 devient pré­texte à pour­suivre et ampli­fier les contre-réformes enga­gées à l’encontre de l’école publique répu­bli­caine et ses personnels.

Ce n’est pas ça, l’école publique et laïque

La réou­ver­ture des écoles à par­tir du 11 mai a été l’occasion pour le ministre de mettre en place une école qui n’est plus l’école.

Une école gérée par les muni­ci­pa­li­tés, créant la confu­sion entre sco­laire et péri­sco­laire, dans un mélange des genres entre ensei­gnants et per­son­nels muni­ci­paux, sans groupe classe de niveau, sans tous les élèves, alter­nant pré­sen­tiel et dis­tan­ciel, sans pro­grammes natio­naux mais avec des pro­jets édu­ca­tifs ter­ri­to­riaux, sans res­pect des sta­tuts, sans mis­sions clai­re­ment défi­nies, sans règles… Une « gar­de­rie appre­nante municipale. »

Et, comme il l’a fait pour la réforme des rythmes sco­laires, pre­mière mesure de son inves­ti­ture, comme il l’a fait pour la ges­tion de la cani­cule l’an der­nier, le ministre Blan­quer répond imman­qua­ble­ment : ce sont les mai­ries qui décident. C’est bien là son cap : tout est pré­texte à se défaus­ser sur les col­lec­ti­vi­tés locales, car c’est là son objec­tif pour l’é­cole. Nous sommes là dans la même logique : celle de la dislocation.

Et quand on écoute le ministre, ce constat alar­mant laisse place à une inquié­tude pro­fonde, notam­ment lors­qu’il annonce que cette école dégra­dée, bri­co­lée, à mi-che­min entre la gar­de­rie et l’é­cole, entre la ges­tion natio­nale et muni­ci­pale, est pour lui une pré­fi­gu­ra­tion de « l’é­cole de demain ».

2S2C (sport, san­té, culture et civisme) : l’école externalisée

« Nous avons à pen­ser une place sup­plé­men­taire du sport et de la culture à l’é­cole », a décla­ré le ministre Blan­quer au Sénat le 19 mai. « Une contrainte forte peut nous ame­ner à une évo­lu­tion posi­tive car on avait déjà l’ob­jec­tif de déve­lop­per la place du sport et de la culture. Ce qui pré­fi­gure cela, c’est le 2S2C ». Uti­li­sé dans le cadre du décon­fi­ne­ment pour accueillir tou­jours plus élèves avec peu de pro­fes­seurs, ce dis­po­si­tif repose sur des acti­vi­tés conduites par des inter­ve­nants exté­rieurs embau­chés par la muni­ci­pa­li­té. Et cela sur le temps sco­laire, en lieu et place des cours. L’État envi­sage de don­ner 110 €, par jour et par groupe de 15 élèves, aux com­munes qui sou­haitent s’engager. C’est l’externalisation des ensei­gne­ments d’EPS, d’éducation musi­cale, d’arts plas­tiques. Le ministre sou­haite même pro­po­ser à des ensei­gnants du 2nd degré de s’y impli­quer aus­si, dans les écoles. Les sta­tuts par­ti­cu­liers des ensei­gnants sont en effet incom­pa­tibles avec les mis­sions d’animation et de gar­de­rie que Blan­quer réserve à l’école « de demain ».

Un pro­jet de loi pour des écoles autonomes

Le sta­tut de direc­teur supé­rieur hié­rar­chique, reje­té mas­si­ve­ment par les per­son­nels, revient sur le devant de la scène, à tra­vers un pro­jet de loi qui vient d’être dépo­sé. Alors que depuis des années les reven­di­ca­tions d’amélioration finan­cière reçoivent une fin de non-rece­voir de la part des ministres, elles deviennent sou­dai­ne­ment réa­li­sables en échange de la créa­tion d’un sta­tut de direc­teur d’établissement, véri­table contre­maître local d’une école deve­nue auto­nome et diri­gée par un conseil d’école qui « décide » (art 1er de la pro­po­si­tion de loi) là où, aujourd’hui, il « donne son avis ».

Ce pro­jet s’inscrit dans la volon­té gou­ver­ne­men­tale d’établir un lien de subor­di­na­tion entre les direc­teurs et les muni­ci­pa­li­tés, ce qui remet­trait en cause le cadre natio­nal de l’école de la Répu­blique et le sta­tut de fonc­tion­naire d’Etat des pro­fes­seurs des écoles, adjoints comme directeurs.

Ensei­gne­ment à dis­tance : l’école et l’université privatisées !

Le confi­ne­ment impo­sé par le gou­ver­ne­ment a contraint les per­son­nels à faire tout ce qu’ils pou­vaient pour que les élèves, pri­vés d’instruction, ne soient pas tota­le­ment cou­pés de l’institution sco­laire. Mais tous disent que les classes vir­tuelles, les mails et le télé­phone ne rem­pla­ce­ront jamais l’école. Les ensei­gnants veulent retrou­ver leurs élèves pour leur déli­vrer un savoir.

De plus, l’enseignement à dis­tance s’est fait dans un cadre déré­gle­men­té. Cer­tains pro­fes­seurs se retrouvent à jon­gler entre pré­sen­tiel et dis­tan­ciel, char­gés de suivre des groupes de 60, 70 élèves…

Pour­tant le gou­ver­ne­ment per­siste dans sa volon­té de s’appuyer sur cet ensei­gne­ment dégra­dé et inéga­li­taire pour le déployer dès la ren­trée pro­chaine. Le minis­tère de l’Éducation natio­nale n’hésite pas à relayer un son­dage sur les pré­ten­dus bien­faits du télé-ensei­gne­ment, son­dage com­man­dé par la Break Pover­ty Foun­da­tion, qui voit dans le désen­ga­ge­ment de l’Etat l’opportunité de pro­mou­voir des « offres » pri­va­ti­sées d’éducation sous cou­vert de cha­ri­té. Une dépu­tée de Cor­rèze vient de pré­sen­ter un pro­jet de loi visant à rendre obli­ga­toire l’en­sei­gne­ment numé­rique dis­tan­ciel « comme un com­plé­ment voire une solu­tion alter­na­tive », dans les col­lèges, lycées, écoles

et uni­ver­si­tés. Les dis­po­si­tifs exis­tants (les MOOC, l’ENT, le e‑learning…), notam­ment les cours en ligne pri­vé sont pré­sen­tés comme des solu­tions. Selon l’exposé des motifs, « cela pour­rait évi­ter des frais de loge­ment et d’études aux étu­diants dont les parents ne peuvent assu­mer des études longues et coû­teuses. » Dans la fou­lée des pro­pos de la ministre de l’enseignement supé­rieur, de la recherche et de l’innovation, des uni­ver­si­tés annoncent d’ores et déjà une reprise en dis­tan­ciel à par­tir de septembre.

L’enseignement à dis­tance est non seule­ment source d’inégalité, de pri­va­ti­sa­tion ram­pante via les pres­ta­taires pri­vés, c’est aus­si la remise en cause des sta­tuts et de la liber­té péda­go­gique et une menace sur tous les postes.

Les per­son­nels veulent retrou­ver leur école, leur université

Les per­son­nels ont bien com­pris que ces mesures, qui n’ont rien à voir avec le contexte sani­taire ou social, conduisent à moins d’école, moins de sta­tut, moins d’enseignants, et tou­jours plus d’inégalités devant le droit à l’instruction.

Les per­son­nels rejettent cette école à la carte, ter­ri­to­ria­li­sée, à l’opposé des reven­di­ca­tions Force Ouvrière de défense de l’école publique, la même par­tout, avec des ensei­gnants fonc­tion­naires d’Etat, non sou­mis à la tutelle des élus locaux.

Il est urgent de réta­blir les condi­tions d’une sco­la­ri­té nor­male pour tous les élèves.

Il est urgent de rou­vrir les universités.

La FNEC FP-FO avec sa confé­dé­ra­tion reven­dique la fin de l’état d’urgence sanitaire.

Elle appelle les per­son­nels à se réunir pour faire le point, s’organiser pour faire valoir les reven­di­ca­tions urgentes face au chaos impo­sé par les ministres, et exi­ger les moyens de réta­blir un véri­table ensei­gne­ment déli­vré par des per­son­nels fonc­tion­naires d’État, pro­té­gés par un statut.

Mon­treuil, le 25 mai 2020

STOP ! Abro­ga­tion de Par­cour­sup ! Abro­ga­tion du SNU ! Non à l’embrigadement !

103 000 can­di­dats sans affec­ta­tion dans l’enseignement supé­rieur le 10 juillet (dont 50 826 lycéens, 34 826 étu­diants et 17 930 can­di­dats sco­la­ri­sés à l’étranger), soit 18 000 de plus qu’en juillet 2024, c’est le bilan de la prin­ci­pale phase d’admission sur…

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