Compte-rendu du CSA ministériel du 4 juillet 2023
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A retenir :
- AESH : le décret CDI va paraître. Des instructions sont données pour renouveler les contrats en CDI. FO intervient pour qu’aucun collègue ne soit lésé en perdant des prestations avec les indemnités REP t REP+. Les jours de fractionnement doivent s’appliquer partout.
- un décret pour permettre la comptabilisation des allocations IUFM pour la retraite va paraître.
- Après les PE, le ministère étudie la possibilité d’appeler les candidats en listes complémentaires dans d’autres corps
- FO vote contre le plan national de formation.
- Mise en place de « cellules VSS ». FO n’acceptera aucune remise en cause de la protection statutaire des personnels et rappelle les obligations de l’employeur.
Déclaration de la FNEC FP-FO :
Pour commencer, nous tenons à apporter nos condoléances à la famille et aux proches de Nahel, tué mardi dernier par un policier. Des milliers de personnes ont pris part jeudi à la marche blanche organisée en hommage à cet adolescent. Nous comprenons leur colère et nous la partageons. Ce drame est l’expression violente d’une situation sociale et d’une dérive autoritaire qui ne cessent de s’aggraver depuis plusieurs années et dont le Président Macron et son gouvernement portent l’entière responsabilité. Notre Confédération a d’ailleurs dénoncé plusieurs fois le recours systématique à la violence d’État et l’instrumentalisation de la police en contradiction avec les missions initiales qui lui sont dévolues.
Les politiques menées et en particulier celles contre l’École n’ont fait que dégrader le droit à l’instruction. Comment ne pas faire le lien entre les fermetures de classes, Parcoursup, le service national universel sur le temps scolaire et l’escalade répressive organisée par le gouvernement ?
N’est-ce pas la volonté affichée de mettre au pas cette jeunesse, de substituer au dialogue, à l’écoute des arguments, le passage en force systématique, comme pour la réforme des retraites ?
C’est cette politique qui est la seule responsable et qui pousse aux extrémités.
En visite à Marseille, Emmanuel Macron a multiplié les annonces tonitruantes sur l’École : ouvrir les collèges en Éducation prioritaire de 8 heures à 18 heures grâce au « pacte », s’attaquer aux vacances scolaires et plus largement « au temps scolaire » dans le cadre de projets locaux. Il a par ailleurs défendu sa réforme de la voie professionnelle qui soumet les collèges et les lycées aux besoins des entreprises locales.
Concernant les écoles, c’est la mise en place d’un chantage à l’attribution de dizaines de milliers d’euros, à condition de mettre en place des projets, d’accepter l’ingérence des élus locaux et de renoncer à l’égalité des droits des élèves, quel que soit leur quartier d’habitation. Aujourd’hui cette égalité est garantie par des enseignants protégés par leur statut de fonctionnaire d’État. C’est justement ce que le président Macron veut remettre en cause avec son « pacte » et ses expérimentations locales de « l’École faisons-la ensemble » dans le cadre du CNR. Depuis le début, la FNEC FP-FO revendique l’abandon de ces expérimentations, à Marseille comme ailleurs.
Partout en France, dans tout le pays, des personnels s’organisent et se mobilisent, le plus souvent avec des parents d’élèves pour exiger le rétablissement des milliers d’heures et de classes supprimées à la rentrée. Il manque de tout : d’enseignants, de personnels de santé scolaire, d’assistants sociaux, de personnels techniques, administratifs et de vie scolaire, de psyEN, d’AESH… La situation est telle que ministre Ndiaye a lâché du lest en répondant à notre revendication et en ouvrant la possibilité de recourir aux listes complémentaires. La FNEC FP-FO exige maintenant l’établissement de véritables listes complémentaires, dans tous les corps et dans toutes les académies pour pourvoir tout au long de l’année à la vacance des postes. Elle revendique la mise en place en urgence de concours exceptionnels au niveau licence là où c’est nécessaire. La FNEC FP-FO revendique que tous les candidats d’ores et déjà inscrits sur des listes complémentaires soient recrutés. La décision de la DGRH de recourir à la liste complémentaire du concours interne d’AAE sera-t-elle étendue à tous les concours à gestion déconcentrée ?
La FNEC FP-FO a pris connaissance des propos de ministre Ndiaye qui souhaite « placer le concours de professeur des écoles à bac + 3 sans renoncer à la mastérisation. » Ainsi, il aura fallu plus de 10 ans aux différents gouvernements pour tirer le bilan du désastreux passage des concours de recrutement de professeurs des écoles de Bac+3 et Bac+5, conséquence de la mise en place de la masterisation à laquelle la FNEC FP-FO s’était opposée, qui a considérablement réduit le nombre de candidats.
La FNEC FP-FO s’interroge : pourquoi le ministre n’étend-il pas sa réflexion au 2nd degré alors que les résultats du CAPES, rendus publics le 30 juin, font apparaître un fiasco de 861 postes non pourvus ?
Par ailleurs, comment comprendre les propos du ministre : « Nous proposerons, après le concours, deux ans de formation rénovée et rémunérée. » Avec quel statut pour les lauréats du concours ? Fonctionnaires stagiaires avec une réelle formation rémunérée de deux ans avant la première prise de poste ? Ou contractuels affectés en classe pour se former sur le tas et permettre de masquer les suppressions de postes ?
Le ministre Ndiaye a également annoncé le 22 juin sur France 2 des « ajustements » sur le baccalauréat pour la rentrée de septembre. Mais les personnels ne veulent pas de simples « ajustements », ou d’un replâtrage ! C’est toute la réforme qu’il faut retirer. La réforme Blanquer du baccalauréat a déstructuré tout l’enseignement au lycée et constitue un précédent contre les diplômes et les statuts. La FNEC FP- FO revendique un retour dès la session 2024 à des épreuves disciplinaires terminales, nationales et anonymes.
L’augmentation immédiate de 10% de la valeur du point d’indice devrait également s’imposer à ce gouvernement pour permettre l’augmentation du nombre de candidats aux concours, tant l’effondrement du pouvoir d’achat des fonctionnaires, et particulièrement des personnels de l’Éducation nationale, n’est pas étranger au manque de candidats.
Et ce n’est pas avec son pacte « travailler plus pour perdre moins » – rejeté par les personnels en témoignent les centaines de motions et de pétitions rédigées dans les écoles, les établissements, les réunions syndicales – qu’il va susciter un afflux de candidatures aux concours. Dans des établissements toujours plus nombreux, les personnels se réunissent et prennent position pour exiger le retrait du pacte, une véritable augmentation des salaires, l’abrogation de la réforme des retraites.
Pour finir, nous vous avons adressé un courrier ce jeudi 1er juillet sur la prise en compte de la période allocataire IUFM dans la liquidation de la pension. De même, le 23 juin, nous vous avons interrogés sur l’application de la réglementation sur les jours de fractionnement des AESH dans certaines académies (Versailles et Bordeaux notamment). Nous souhaitons avoir des réponses sur ces questions.
Dans le cadre du suivi des textes précédents, la FNEC FP-FO a aussi interpellé le ministère au sujet des AESH :
- Quand le texte sur la CDIsation paraîtra-t-il ? Il y a urgence puisque les renouvellements de contrat se déroulent en ce moment.
- Les AESH en REP et REP+ ont commencé à toucher leurs indemnités. Comme elles sont versées de manière rétroactive « en bloc », cela peut aboutir dans certains cas à la remise en cause de prestations (CAF ou autres). Nous vous avions déjà saisi sur ce sujet et vous deviez voir avec les administrations concernées. Il n’est pas possible que ces collègues soient lésés compte tenu des délais de versement imputables à l’administration.