Compte-ren­­du de la réunion au minis­tère du 3 octobre 2022 « Concer­ta­tion sur l’attractivité et la reva­lo­ri­sa­tion du métier enseignant »

4 Oct, 2022AESH, Compte ren­du, Défense du sta­tut, Ensei­gne­ment spé­cia­li­sé, Postes, Salaires

En bref :

  • Reva­lo­ri­sa­tion « incon­di­tion­nelle » qui ne concerne que la 1ere moi­tié de carrière
  • Reva­lo­ri­sa­tion liée à de nou­velles missions
  • Indem­ni­té REP et REP + ver­sée à tous les per­son­nels (AED, AESH, assis­tants sociaux…)

Décla­ra­tion de la FNEC FP-FO :

Mon­sieur le Ministre,

Vous nous pro­po­sez cette réunion d’ouverture de la concer­ta­tion sur l’attractivité et la reva­lo­ri­sa­tion du métier ensei­gnant dans une situa­tion inédite de chaos, où les per­son­nels de l’Éducation natio­nale, comme tous les sala­riés de ce pays, se trouvent pris à la gorge face à la mon­tée de l’inflation. Avec l’explosion des prix de l’électricité, du gaz, du fuel, on nous annonce même, au nom de soi-disant éco­no­mies d’énergie, qu’il ne fau­drait plus se chauf­fer, et ren­voyer les per­son­nels et les élèves chez eux comme à l’université de Stras­bourg par exemple.

Le Pré­sident de la Répu­blique en appelle aux sacri­fices au nom « de notre liber­té et de nos valeurs ».

Dans le même temps, les divi­dendes ver­sés aux action­naires du CAC 40 au 2ème tri­mestre atteignent 44,3 mil­liards d’euros. Ces chiffres ver­ti­gi­neux sont à mettre en cor­ré­la­tion avec les 10 mil­lions de per­sonnes qui vivent en des­sous du seuil de pau­vre­té (AESH et AED par exemple pour notre ministère).

Pour la FNEC FP-FO, il n’est pas ques­tion de renon­cer aux reven­di­ca­tions sous pré­texte de crise éco­no­mique ou énergétique.

La FNEC FP-FO refuse la feuille de route du pré­sident de la Répu­blique qui a indi­qué vou­loir géné­ra­li­ser la méthode inau­gu­rée à Mar­seille. Le modèle mar­seillais, ce sont des droits et des moyens dis­tri­bués de façon inégale selon le quar­tier, selon les déci­sions poli­tiques locales. C’est la néga­tion de l’école de la Répu­blique que nous défendons.

La FNEC FP-FO reven­dique l’abandon de la future réforme des lycées pro­fes­sion­nels qui vise à les trans­for­mer en centres d’apprentissage bas de gamme et se féli­cite de l’appel à la grève le 18 octobre de la qua­si-tota­li­té des orga­ni­sa­tions syn­di­cales dans les Lycées pro­fes­sion­nels pour le retrait de la réforme.

Avec sa confé­dé­ra­tion, la FNEC FP-FO s’oppose à la réforme des retraites que le pré­sident de la Répu­blique vou­drait impo­ser avec report de l’âge de départ à 65 ans, un texte devant être pro­po­sé avant la fin de l’hiver pour une entrée en vigueur à l’été 2023…

Concer­nant le bud­get 2023 de l’Éducation natio­nale qui a été pré­sen­té, il aug­mente de 3,7 mil­liards certes. Mais 1,7 mil­liard est déjà consa­cré à l’augmentation de la valeur du point d’indice de 3,5% qui, alors que l’inflation pour­rait atteindre les 8%, enté­rine un effon­dre­ment sans pré­cé­dent du pou­voir d’achat des personnels.

Alors que quelques semaines après la ren­trée 2022, les postes et les per­son­nels manquent, les classes sont sou­vent sur­char­gées, les pre­miers pro­blèmes de rem­pla­ce­ment sur­gissent, l’enseignement spé­cia­li­sé est réduit à peau de cha­grin…, ce bud­get pré­voit que 2000 postes d’enseignants seront sup­pri­més à la ren­trée 2023 : 1000 dans le pre­mier degré public, 500 dans le second degré public qui se rajoutent aux 7900 postes sup­pri­més depuis 5 ans, et 500 dans l’enseignement privé.

La FNEC FP-FO reven­dique au contraire les créa­tions de postes néces­saires, le recru­te­ment de per­son­nels sta­tu­taires par le biais de concours excep­tion­nels, dès le niveau licence, ou des listes com­plé­men­taires (nous reven­di­quons le recru­te­ment des 300 res­tants dans le pre­mier degré) ain­si que la titu­la­ri­sa­tion des per­son­nels contrac­tuels qui le sou­haitent. Pour­quoi le concours réser­vé aux contrac­tuels est-il si tar­dif ? Pour n’est-il pas acces­sible à tous les per­son­nels ? Sera-t-il acces­sible pour les ensei­gnants qui ont un niveau licence ?

Aucune créa­tion de postes n’est pré­vue dans les autres corps, alors que l’École manque de tout (per­son­nels admi­nis­tra­tifs, infir­miers, méde­cins, assis­tants sociaux, per­son­nels de direction…).

Vous annon­cez la créa­tion de 4000 postes d’AESH, mais en refu­sant de répondre aux reven­di­ca­tions un vrai sta­tut et un vrai salaire, l’abandon des PIAL, com­ment garan­ti­rez-vous que ces postes soient pour­vus alors que les can­di­dats font déjà défaut sur les postes exis­tants ? Cela nous appa­raît comme une annonce à bon compte !

Concer­nant les salaires jus­te­ment, objet prin­ci­pal de cette réunion, 935 mil­lions d’euros seraient pré­vus pour les ensei­gnants : 635 mil­lions d’euros consa­crés à la reva­lo­ri­sa­tion incon­di­tion­nelle des ensei­gnants, mais seuls les ensei­gnants en début de car­rière la per­ce­vraient. Où sont les pro­messes du pré­sident de la Répu­blique de 10 % pour tous ? 300 mil­lions d’euros seraient consa­crés aux ensei­gnants qui accep­te­raient de nou­velles tâches… Quelles tâches sup­plé­men­taires devraient-elles être réa­li­sées alors que les per­son­nels sont déjà à bout ? La FNEC FP-FO refuse cette logique du « tra­vailler plus pour perdre moins ».

Pour les per­son­nels sociaux et de san­té, les per­son­nels admi­nis­tra­tifs et tech­niques, les per­son­nels d’inspection et de direc­tion, il est ques­tion d’une « reva­lo­ri­sa­tion » de 66 mil­lions d’euros, ce qui est déri­soire au vu du nombre de ces per­son­nels. Et rien pour les AESH et les AED qui vivent tou­jours sous le seuil de pauvreté !

Ce bud­get est la confir­ma­tion de l’effondrement du pou­voir d’achat des per­son­nels, ce qui est inacceptable ! 

Les per­son­nels ne veulent que leur dû : aug­men­ta­tion immé­diate de la valeur du point d’indice a mini­ma au niveau de l’inflation et ouver­ture de dis­cus­sions pour rat­tra­per le pou­voir d’achat per­du depuis 20 ans !

Pour la FNEC FP-FO, toutes ces annonces consti­tuent une décla­ra­tion de guerre contre les sala­riés, contre l’École publique. Il n’est nul besoin de concer­ta­tion école par école, éta­blis­se­ment par éta­blis­se­ment, pour savoir que la coupe est pleine.

Tout comme la confé­dé­ra­tion ne s’associera pas au Conseil Natio­nal de la Refon­da­tion, la FNEC FP-FO refuse la logique des grandes concer­ta­tions mélan­geant les mul­tiples « acteurs de l’Éducation » qui n’ont pour but que de pré­pa­rer de nou­velles expé­ri­men­ta­tions et déré­gle­men­ta­tions. La FNEC FP-FO por­te­ra ses reven­di­ca­tions en toute indé­pen­dance et demande leur satis­fac­tion dès maintenant.

Pour la défense des salaires, du Sta­tut, des condi­tions de tra­vail et nos retraites, la FNEC FP-FO par­tage l’objectif de sa confé­dé­ra­tion de pré­pa­rer « une mobi­li­sa­tion inter­pro­fes­sion­nelle, c’est-à- dire la grève, comme en 2019, pour obte­nir du gou­ver­ne­ment qu’il renonce à toutes ses contre- réformes. »

Compte-ren­du :

Minis­tère de l’Éducation natio­nale (MEN) : le ministre est reve­nu sur les deux dimen­sions des « reva­lo­ri­sa­tions » proposées :

  • La reva­lo­ri­sa­tion socle ou incon­di­tion­nelle (635 mil­lions) qui a pour but de réduire le retard de rému­né­ra­tions des ensei­gnants par rap­port aux autres cadres de caté­go­rie A et défi­nir des moda­li­tés de dérou­le­ment de car­rière. Mais au final, le ministre pré­cise que cela ne concer­ne­rait que la pre­mière moi­tié des car­rières (jusqu’à 20–25 ans de car­rière). Les sta­giaires ne seraient pas concer­nés. Pour les autres, on peut mettre à l’étude une amé­lio­ra­tion des taux de pas­sage à la hors classe et à la classe excep­tion­nelle (note de FO : donc sou­mis à l’arbitraire du PPCR).
  • L’exercice de nou­velles mis­sions (300 mil­lions). Le ministre indique connaître les réserves de cer­taines orga­ni­sa­tions et recon­naît que la charge de tra­vail des ensei­gnants est déjà consé­quente. Il s’inscrit dans la lettre du pré­sident Macron aux ensei­gnants qui a pré­ci­sé la nature des mis­sions : rem­pla­ce­ment, sui­vi indi­vi­dua­li­sé, accom­pa­gne­ment, orientation…

De plus, les indem­ni­tés REP et REP+ seront désor­mais ver­sées pour tous les per­son­nels y exer­çant : AED, AESH, CPC, IEN, assis­tants sociaux…

Note de FO : Cette déci­sion répare une injus­tice de longue date et est le pro­duit des mobi­li­sa­tions des per­son­nels, en par­ti­cu­lier AESH, dans laquelle la FNEC FP-FO a pris toute sa part.

Il pré­cise que ces « reva­lo­ri­sa­tions » s’inscrivent dans un cadrage bud­gé­taire contraint, mais qu’elles n’ont jamais été aus­si consé­quentes. Si l’on cumule les déci­sions du Gre­nelle, l’augmentation de 3,5 % et les déci­sions à venir, on arrive aux 10 % en moyenne (!).

Les autres per­son­nels ne sont pas oubliés avec des enve­loppes spécifiques.

FO : La FNEC FP-FO demande de pré­ci­ser si ces « reva­lo­ri­sa­tions » seront indi­ciaires ou indem­ni­taires. Nous reven­di­quons bien évi­dem­ment de l’indiciaire. Nous rap­pe­lons notre désac­cord avec les mis­sions sup­plé­men­taires. Les 10 % « en moyenne » ne nous ont pas convain­cus… On est loin du compte pour la grande majo­ri­té des col­lègues. Pour les autres per­son­nels, l’enveloppe est ridi­cu­le­ment faible. La FNEC FP-FO rap­pelle ses ques­tions concer­nant les postes.

MEN : Rien n’est encore déci­dé concer­nant l’indemnitaire ou l’indiciaire.

Concer­nant les concours excep­tion­nels pour les contrac­tuels, il y a des obs­tacles juri­diques inso­lubles dans le second degré (!).

Pour les contrac­tuels pre­mier degré, il y aura une base d’ancienneté mini­male, une épreuve écrite et une épreuve orale. Il sera acces­sible aux per­son­nels selon les moda­li­tés de recru­te­ment des contrac­tuels donc au niveau licence.

Mon­treuil, le 3 octobre 2022

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